mercredi 19 août 2015

Bangkok I love you.

J'ai pas le temps. 

En ce moment je ressemble au lapin d'Alice à courir tout le temps en chouinant "en retard en retard je suis en retard". 
J'ai pas le temps d'écrire. 
J'ai pas le temps d'enfin rencontrer IRL d'autres expats (Louis-François, Élodie, Lionel, Caroline ... promis on se voit bientôt ! )
J'ai pas le temps de me détendre. 
J'ai pas le temps de prendre un weekend. 
J'ai pas le temps de prendre le temps. 

Je ne vais pas me plaindre. On a mille projets en route et bien évidemment tout se met en place en même temps. Ce ne serait pas drôle sinon. 

J’ai pas le temps de vous parler de mes voyages à Singapour, Penang, Kuala Lumpur, Vientiane ... 
J'ai pas le temps de partager mes ballades à Bangkok. Pas le temps de vous dire à quel point je l'aime cette ville. 
Il y a bien sur plein de choses qui m'horripile hein ! 

Je n'aime pas marcher sur un carreau bancal qui m'éclabousse d'eau bien dégueu qui pique la peau ...  
Je n'aime pas suer à longueur de temps. 
Je n'aime pas avoir l'air d'une clocharde sous prétexte de m'habiller léger et qu'ici, sorti de la taille 34 et des trucs super girly et pastel, c'est compliqué. 
Je n'aime pas me faire aborder par les vendeuses d'un centre esthétique qui veulent me débarrasser de mes taches de rousseur. 
Je n'aime pas ces mêmes vendeuses qui devant mon refus catégorique veulent m'enlever ma graisse (bon ça ok mais faut pas me faire sentir que je suis une grosse vache)
Je n'aime pas ne plus porter de talons. 
Je n'aime pas devoir systématiquement jouer à la roulette russe avec les taxis. 
Je n'aime pas devoir téléphoner pour prévenir que j'ai envoyé un mail. 
Je n'aime pas devoir relancer 50 fois une société pour avoir un devis. 
Je n'aime pas l'administration Thaï avec ses règlements à la tête de la personne et au bon vouloir du fonctionnaire. 
Je n'aime pas que ma vie se résume en ce moment au carré (bon c'est pas un carré, mais c'est une forme plus ou moins géométrique ) maison, bureau à 20m, villa market pour les courses à 200m, terminal 21 à 500m pour le ciné , parce qu'on est débordé. 
Je n'aime pas rester affalée à la maison le weekend parce que j'ai pas le courage d'aller affronter la chaleur et qu'on est trop épuisé par notre semaine. 
Je n'aime pas que mes copines me manquent même si une en particulier en est déjà à sa 4ème visite et qu'elle me fait un bien fou et qu’il y en a une autre avec qui je converse quasi quotidiennement sur FB (pas des trucs supers intelligents je vous rassure ...).


Je n'aime pas être loin de ma fille. Je n'aime pas la voir grandir, faire sa vie loin de moi. Je n'aime pas ne pas pouvoir la serrer dans mes bras. 
Je n'aime pas qu'elle me manque à un point aussi douloureux. 

Et pourtant ... 
Bordel que je l'aime cette ville. 
J'ai bien dit ville. Pas les plages, pas la campagne, pas les iles, pas la province, pas le nord, pas la merveilleuse authenticité de ce pays. 
Nan. J'aime Bangkok. 
J'aime sa folie, sa démesure, son extrême modernité, son extrême authenticité, ses excès, son brouhaha constant, sa jungle de béton, ses contrastes, sa population ! 
Des gens qui peuvent être tellement énervants, horripilants, casse-bonbons, butés, têtus comme des mules, franc au point d'en être insultants ! 
Mais des gens qui sont aussi si touchants, si souriants, si ouverts et accueillants, si débordants d'énergie et d'envie d'aller de l'avant. 

Des gens qui ont été touchés de la façon la plus horrible qui soit. En plein cœur de la ville, dans un lieu hautement touristique, mais un lieu de recueillement avant tout, un lieu devant lequel des milliers de gens passent chaque jour.
Touchés par des connards grotesques. Pour quelle raison et qui ? On s'en fout. Rien ne peut jamais justifier de tuer ainsi. Quel que soit la ville, le pays, la religion, la race ou toute autre soi-disant raison à la con.
Parce qu'il n'y a rien de rationnel là dedans. On veut essayer de comprendre, mais on ne comprendra jamais les soi-disant motivations de ces connards. 

Je ne sais pas quelles seront les conséquences de ces actions, si on saura qui/pourquoi/comment. Je ne sais pas si ça va continuer, s'il va falloir se planquer, s'il va falloir devenir complètement paranoïaque. 

Tout ce que je sais c'est que nous on est là. Et qu'on y reste. Qu'on ne cèdera pas à la panique ! Qu'on ne laissera jamais des connards nous dicter notre conduite ! 

Parce que Bangkok on l'aime. 
Parce que Bangkok nous fascine. 
Parce que Bangkok, c'est la maison. 






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