samedi 29 mai 2010

La fête des Mères...ça me gonfle !

La fête des Mères pour être franche ça me gonfle.

Rien à voir avec l'origine pétainiste ou le caractère commercial de la chose : c'est un autre débat dans lequel je ne m'engagerai pas et qui ne m'intéresse pas.

Certes recevoir de ma fille des gudules en tout genre c'est sympa (collier de pâtes, bracelet en épingles à nourrices -j'ai adoré celui là !- mug personnalisé...) mais à 14 ans ils font plus atelier gudule à l'école...

Cette fête me gonfle. Parce qu'elle me rappelle mes rapport difficiles avec Maman.

Maman est l'exemple type de la femme qui n'a pas ou prou d'instinct maternel.
Les câlins c'est pas son truc, les paroles réconfortantes encore moins.
Mon père a été bien plus mère poule qu'elle.
Les disputes avec elle étaient fréquentes et les mots souvent très cruels.
Son intérêt passe avant tout.
Elle est de mauvaise foi.
Les périodes où on ne se parle pas sont fréquentes et longues.
Les malentendus ne sont pas dissipés.
Nos rapports sont pires que des montagnes russes.

Alors j'envie toutes ces filles qui parlent du déjeuner, de la journée, du moment qu'elles vont passer avec leur mère aujourd'hui.
J'envie ces filles qui ne peuvent passer une journée sans appeler leur mère (bon je trouve ça un peu exagéré et pathologique quand même), qui lui demande conseil, qui voit en elle un modèle, qui confie leurs secrets à leur mère...

Moi, pas sûr que je l'appelle.
Pour lui dire quoi ??
"Allo, ça fait 6 mois que tu ne donnes plus de nouvelles, Papa qui est en Suède demande si tu es encore vivante..." ????
Ou encore " je t'en veux terriblement parce que tu te montres lâche alors que je t'ai tendu la main" ...
Ou " Tu coupes les ponts alors qu'on est une si petite famille ?"
Ou "Tout allait si bien entre nous depuis 2 ans, pourquoi cette distance ?"
Ou " Je suis vraiment et sincèrement heureuse que tu aies trouvé une personne avec qui tu es bien mais est-ce une raison pour ne plus nous parler ?"...

Je n'ai pas la patience ni l'envie de me confronter à ça. Je n'aime pas les confrontations, les conflits. Moi aussi je suis lâche en un sens. Je préfère laisser couler qu'affronter.

C'est nul.

Pourtant malgré tous ses défauts (Papa disait : "tu sais au fond, là bas au fond, elle est gentille ta maman...") je n'oublierai jamais.

Je n'oublierai jamais que lorsque je me suis retrouvée au fond du gouffre après la séparation avec le père de ma fille, en pleine dépression, sans boulot, à pleurer quasi non stop pendant des mois...

Maman a été là.

Elle a été là comme je n'aurai jamais espéré qu'elle le soit. A sa façon un peu brusque elle m'a relevé, elle s'est occupée de moi, m'a maladroitement embrassé sur le front pendant qu'elle croyait que je dormais, m'a préparé les plats que je préfère...

Je n'oublierai pas non plus l'avoir vu pleurer pour la première fois lors de mes fiançailles.
Je me rappellerai son implication discrète mais profondément émue pour mon mariage.

Alors malgré tous ses défauts, son absence, notre lâcheté commune et bien qu'elle ne lira probablement jamais ce petit mot, je tenais à lui dire :

Je t'aime Maman.

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